La Chiropractie

mains de chiropracteurs

"La CHIROPRAXIE...
c'est quoi?"

prononcez [ ki.ro.]

La chiropractie (ou chiropraxie, du grec chiro, main et practicos, pratique) a été perçue, depuis son arrivée en Europe (vers 1950) comme une médecine dite « manipulative » que l’on a très vite associé à celle pratiquée par les rebouteux qu’ont connue nos ancêtres, et qui consistait à repositionner les articulations manifestement désaxées.. Plus tard on associa également cette pratique américaine à l’ostéopathie, plus développée en Europe pour des raisons encore floues..

Ostéopathie ou chiropractie?

Il est vrai que ces 2 professions – ostéopathie et chiropraxie – sont toutes deux nées en même temps (1895) dans 2 villes du Middle-West américain « seulement » à 300km l’une de l’autre. Leures pratiques étaient proches, les 2 pères fondateurs se connaissaient bien et échangeaient régulièrement.

Beaucoup de partage donc -tant technique que philosophique– dès le début entre ces deux disciplines qui seront dès lors vouées à évoluer côte à côte, et ce jusqu’à nos jours!

DD PALMER premier ajustement
D.D. Palmer, fondateur de la chiropractie

Mais revenons aux débuts.. Le premier ajustement (entendez manipulation vertébrale) fut « découvert » par DD Palmer, rebouteux de son état le jour où un ouvrier en bâtiment vint le voir, atteint alors d’une surdité soudaine qui se manifesta chez lui suite à un « craquement » en haut du dos.. 

Palmer pensa à une relation de cause à effet entre le craquement d’une articulation vertébrale et son état de surdité (oreille gauche nous dit on). Il tenta alors de restaurer la vertèbre à sa position intiale et.. le miracle eut lieu. Enfin au bout de 3 séances tout de même! (voir image ci-dessus)

pincement de nerf par un disque
Vertèbres "déplacées", pression sur un nerf

Naissance d'une profession:

Très vite, la compréhension qu’un lien existait entre une vertèbre et une surdité fit prendre conscience à certains du véritable rôle  du système nerveux, et qu’un bon fonctionnement neurologique avait un impact sur un grand nombre de fonctions de l’organisme..
Une école était née. Les premiers élèves avaient à coeur de comprendre les liens de causalité, le « pourquoi » d’une maladie. C’est en ce sens que l’ostéopathie leur fut très proche dès les débuts: les chiropracteurs voyant l’origine des problèmes dans un « blocage nerveux » au niveau vertébrale, les ostéopathes, eux dans une anomalie des micro-mouvements du crâne ou des sutures craniennes.. (photo ci-dessus)


« La structure gouverne la fonction.»

     DD  Palmer

 

   – Il faut souligner cette conception « non-locale » de la santé. Ici il n’est pas question de faire craquer les vertèbres « là où est la douleur » (comme la médecine moderne interpretera plus tard cette approche) mais bien de réfléchir à quel serait le parcours des nerfs qui irriguent la zone d’un symptôme ou d’une pathologie. Puis, après avoir détecter une anomalie de position ou d’alignement en rapport à une pathologie, restaurer la bonne mobilité des articulations vertébrales. Ceci dans le but de libérer un influx nerveux défaillant.

  – Cette idée sous-tend que les chiropracteurs, dès les origines avaient l’espoir de traiter bien plus de problèmes que ce qu’on leur prête aujourd’hui..

  – En effet, l’abord strictement « musculo-squeletique » (problème de dos, sciatiques, douleurs de nuque) ne sera mis en avant que bien plus tard, quand l’idéologie première sera moins enseignée..

vertèbres lombaire
Vertèbre repositionnée, fonctions nerveuses restaurées.

Antécédents

 Revenons un instant sur la « découverte » faites en 1895. A cette époque bien peu savaient que, de l’autre côté de la terre en Chine, les manipulations du dos étaient monnaie courante depuis longtemps. Le tuina, branche à part entière de la médecine chinoise avec l’acupuncture et l’herboristerie traditionnelle avait déjà ses adeptes depuis des millénaires! Les manipulations étaient cependant bien moins « spécifiques », avec une action thérapeutique globale sur la colonne vertébrale, et des « craquements » généralisés du dos…

La chiropractie aura apporté une pierre angulaire à l’édifice en ce sens que les relations de causes à effet seront dès ses débuts étudiées, mesurées, parfois confirmées..ou non.

Nouveaux concepts

L’idée d’une « carte géographique » des affections et autres symptômes liant chaque vertèbre à chaque problème avait un attrait certain. (voir carte Méric ci-dessous). Malheureusement, les choses n’étaient pas si simple.. Une méthodologie et un mode de raisonnement se faisait jour néanmoins.

La MERIC CHART:

Voici la répartition, établie en chiropractie des reflexes Somato-visceraux en rapport aux differents niveaux de subluxations vértébrales.

muscles sub-occipitaux
vertèbres C1 & C2 sous le crâne, muscles associés

Première évolution de la chiropractie:


L' Atlas

On comprit par la suite le rôle majeur de 2 vertèbres bien particulières: la dernière lombaire, dénomée L5 et la première cervicale: C1

La C1  connue un succés phénoménale dans l’amérique d’avant 1929. Incarné par le propre fils de DD Palmer, la vertèbre « miracle » semblait n’avoir aucune limite dans son implication pour diverses maladies. De la dépression aux rectocolites, en passant par les allergies, l’approche résolument holistique ou globale de cette technique sur C1 (et C2) n’en finissait pas d’émerveiller les foules! Il faut dire que le fils Palmer avait un certain goût pour le spectacle et la mise en scène.

Néanmoins, les faits étaient là: réorganiser le positionnement de la 1ère vertèbre en dessous du crâne semblait réellement impacter la neurologie dans son ensemble. Par un effet « papillon » du haut en bas de la colonne, ou par son rôle de pilier centrale de la boîte cranienne, d’où son nom d’Atlas. La C1 était nommée dès lors la vertèbre « maître ».

La dernière vertèbre du corps

L5 fut, dès les années 40 considérée comme les « fondations » de la structure vertébrale. Certaines techniques manipulatives se focalisaient uniquement sur son ajustement. A raison dans bien des cas, mais pour des conditions de santé souvent liées à la posture ou les douleurs musculo-squeletiques sans adresser les autres pathologies..

Ainsi cohabitaient, avant-guerre 2 grands courants au sein de cette profession: ceux qui ne juraient que par la correction des 2 premières vertèbres cervicales et les autres, les « mixers » ceux qui ajustaient les vertèbres selon les mauvais alignements detectés sur la colonne d’un  patient.. avec les conséquences viscérales et somatiques établies sur la carte Méric.
Sur un aspect purement anatomique, il faut rappeler que les techniques extra-vertébrales apparaissent également à cette époque: mains, pieds, chevilles etc.. vont suivre ce « nouveau » courant de pensée: restaurer les extrémités sur un plan articulaire, afin de recouvrer une bonne mobilité et un bon alignement des structures! Voir mon article sur les extrémités inférieures et supérieures à ce sujet.

Il est à noter qu’une majorité de praticiens de par le monde aujourd’hui se cantonnent à travailler selon ces préceptes. Et la lecture strictement musculo-squeletique (problème de dos, de nuque, sciatique etc..) rencontre toujours plus de succés que la vision initiale, plus globale de cette médecine.

Quant au système éducatif, l’évolution des techniques post-Palmer bien souvent ne semble pas non plus influencer le cursus standard académique. Mais l’évolution des mentalités dans certaines écoles est déjà en route..

« Guérir une maladie, c'est comprendre les causes de celle-ci.»
- BJ Palmer

Deuxième évolution: l'expansion de la pensée d'origine

Colonne vertébrale et méninges

En marge du faste et du spectaculaire que produisent les pionniers de cette nouvelle médecine, 2 chiropractors se distinguent de leurs collègues dès 1945. L’un d’eux, Major DeJarnette comprend l’interêt de travailler dans la globalité du corps par le biais des méninges.

Il observe que divers symptômes se dissipent chez bon nombre de personnes lorsqu’il cherche à « dévriller » les torsions de la Dure-Mère des patients, cette sorte de « chaussette » qui enveloppe la moelle épinière et le crâne qui semble jouer un rôle jusque là inconnu: modifier le bon fonctionement neurologique du système nerveux central.

De là à échanger avec la communauté d’ostéopathes de l’époque il n’y aura qu’un pas que DeJarnette, fondateur de cette nouvelle approche « sacro-occipitale » n’aura aucun mal à franchir, étant lui-même anciennement formé par les pères de l’ostéopathie.

SOT torsion et posture latéralisée
Technique sacro-occipitale et torsions méningées
AK logo en anglais
les 3 aspects du corps en Kinésiologie Appliquée

Une autre vision novatrice

Une expansion de la compréhension de la philosophie d’origine sera effectuée sous un autre angle par un deuxième homme. Dr. Goodheart, dès 1950 aura une vision plus élargie encore de la causalité de toute maladie. (cf: image ci-dessus)

Les causes de tout symptôme seraient, d’après lui:

  • structurelles
  • biochimiques
  • émotionelles

Fondateur de la Kinesiologie Appliquée (à ne pas confondre avec la « kinésiologie » européenne, une méthode très librement inspirée voire totalement déconnectée de l’originale), Dr Goodheart va étendre le champs de la compréhension de ce qu’est une perturbation de l’organisme.

« On ne sait jamais jusqu'où ce que l'on pense, dit ou fait aujourd'hui pourra affecter la vie de millions de personnes demain.»
BJ Palmer

Applications nouvelles

En effet, avant lui, une lecture strictement vertébrale/articulaire
était faite de ce qu’est une anomalie du fonctionnement du corps. On
restaurait une articulation vertébrale pour restaurer l’influx nerveux.
Or ici, on découvre que d’autres causes existent:

  • des torsions viscérales peuvent être à l’origine d’une maladie.
  • des perturbations des méridiens d’acupuncture sont remises au goût du jour aussi, avec des traitements sans aiguilles.
  • Des perturbations biochimiques également peuvent être en
    cause. Les dysbioses (mauvaises flore intestinale ou vaginale), les
    dérèglements hormonaux (thyroïde, glandes surrénales) entre autre
    seront adressées par la nutrithérapie (ou phytothérapie) notamment.

 (photo ci-dessus- exemple d’un diagnostic en Kinesiologie Appliquée)

    Quant aux raisons émotionnelles des maladies, il faudra attendre les années 1980 pour voir arriver des techniques traitant directement les stress vécus par l’organisme et aillant un impact sur le fonctionnement du corps.
On appelle cela les somatisations.

Troisième évolution: vers une compréhension globale du corps
(1970 à nos jours)

Les techniques en chiropractie ont beaucoup évolué ces 50 dernières années. Toujours plus de « causes » sont mises à jour.

En amont des subluxations vertébrales

On cherche, dès les années 1970 a comprendre encore pourquoi une articulation vertébrale peut se déplacer. Certains émettent l’hypothèse de tensions musculaires anormales d’un côté ou de l’autre des vertèbres, modifiant l’état dynamique de celles-ci et provoquant alors leurs déplacements.

D’autres encore suggérent de réinitialiser l’arc réflexe neurologique erroné ( d’une vertèbre au cerveau) qui ferait que la perception qu’aurait le corps du positionnement vertébral serait faussé. C’est le cas d’un outil, l’Activator qui connu un large succés dès son invention.

le cerveau et son reseau vasculaire
Acitvator instrument
un activator

   – Il existe pas moins de 400 techniques en chiropraxie aujourd’hui de par le monde. Des approches méchaniques, techniques de hautes cervicales, techniques energétiques, neuro-émotionnelles etc..

  – Toutes sont issues des courants de pensée qui émanent ou se rapproches des techniques citées ici.

D’autres encore suggère, dans le sillage de l’ostéopathie du moment, que l’influence du crâne devrait être plus étudiée encore.

Un craniopathe et ostéopathe proche des chiropracteurs américains, Dr. Robert Boyd présente dès 1980 son travail de mise en tension dynamique des méninges, du crâne au bassin. Sa vision est révolutionnaire: traiter et dévriller les adhérences méningées par une mis en tension dynamique de la colonne.

D’autres praticiens, sous l’influence des années 20 et des techniques de hautes cervicales poussent encore leurs recherches. Une action de plus en plus spécifique et de moins en moins en force se fait jour. Avec des résultats toujours plus probant.

Atlas Orthogonal method
Technique spécifique sur hautes cervicales

Le champs d’activité du chiropracteur s’élargit également sous un autre angle: on voit par exemple apparaître les chiropracteur canins et équins. Des spécialisations se développent aussi, notamment dans le domaine de la pédiatrie ou de la gériatrie. Applications thérapeutiques qui prirent un large essor dès le années 1990.

Chiropractie et troubles émotionnels

L’avènement des techniques neuro-émotionelles dans les années 1980 en chiropractie ouvrira un champs d’action jusqu’alors vierge et insoupçonné. Peu de médecine  connaissent alors le principe de somatisation d’un stress psychique, d’un traumatisme émotionnel.

Dès lors, on quantifie, on isole les évenements qu’un patient aura vécu pour déterminer ensuite son impact sur une pathologie. C’est la somatisation d’un évenement émotionnel. Le but étant de « normaliser » la perception qu’aura eu l’organisme face à ce(s) évenements(s).

Approches energétiques et cellulaires du corps

C’est sur les dernières décennies du XXème siècle qu’une compréhension énergétique du corps émergera progressivement, liant ainsi la chiropraxie à d’autres approches de santé de par le monde.

Les techniques énergétiques se basent alors sur la constatation que chaque cellule est associée à une information electro-magnétique discrète qui varie, parfois même drastiquement selon l’état de santé cellulaire . Une information électro-magnétique absente pouvant alors entraîner la mort de la cellule.

L’idée de restaurer une information E-M saine et complète a peu à peu germée. La cellule étant directement tributaire de celle-ci. Certains techniques dites « Bio-Energétiques » ont ainsi fait le rapprochement avec les déséquilibres émotionnels, liant ceux ci à des défaillances E-M. Les résultats cliniques de ces approches sont régulièrement témoignés par les patients.

Loin des manipulations vertébrales, ces nouveaux concepts de santé vérifient le fait qu’une action infime mais spécifique sur l’être humain peut avoir des conséquences drastiques sur la santé du patient.

 

l'aura de l'organisme humain
emprunte electro-magnétique du corps humain
Bio-Kinetics instrument
L'appareil NEWSTIM du Dr L Newsum

Perceptions et neurologie

L’étude toujours plus approfondie de la cellule a conduit certains biologistes de la fin du XXème siècle a énoncer un principe clair: la bonne physiologie cellulaire, et donc du corps humain repose sur sa capacité à percevoir son environnement comme étant viable, ou non. Le Dr Bruce Lipton fut le tout premier à poser les bases scientifiques de la « Biologie des Perceptions« .

Cette notion de perception saine ou aberante fut une vraie révolution dans le milieu des médecines énergétiques, liant ainsi la compréhension énergétique à la physiologie primordiale des cellules.

Une méthode chiropratique (la BIO-KINETICS) se distingua notamment dans la modification perceptive que peut avoir le corps humain. Son fondateur, Dr Newsum un chiropracteur californien découvrit qu’une stimulation neuro-mécanique de la zone sub-occipitale (bulbe rachidien) pouvait réinitialiser la perception qu’aurait le corps de chaque zone de l’organisme, une fois la zone stimulée . Là encore, un champs d’action thérapeutique restait à découvrir…

la main

La Chiropractie est partenaire de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.). Elle est reconnue en France depuis mars 2011 (Décret n° 2011-32 du 7 janvier 2011). La Chiropractie est la 3ème profession de santé dans le monde, après la médecine et la dentisterie (près de 100.000 praticiens , quelques centaines en France). Elle est globalement très répandu dans les pays anglos-saxons. Plus de détails pratiques et factuels sur la profession en lisant mon article dédié ici.

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